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Bien que la Turquie reste actuellement un État laïc, l’influence de la religion musulmane peut expliquer la position que prend le gouvernement turc en ce qui concerne les jeux d’argent en ligne. Ce pays qui abritait il y a encore quelques années une industrie des jeux et paris florissante, a depuis largement interdit les jeux de hasard sous toutes leurs formes, à l’exception de certains opérateurs très strictement réglementés par l’Etat.
Mais les interdictions de ce type n’ont cependant jamais empêché les joueurs de s’adonner à leur passion, et celle-ci n’a pas plus l’air de décourager les citoyens turcs qui continuent malgré tout de jouer aux machines à sous en ligne et à participer aux tournois de poker virtuels. Les sites Internet de casinos continuent d’accueillir les joueurs turcs à bras ouverts.
Suite au vote de différentes lois concernant ce sujet tout au long des années 90 et au début des années 2000, les jeux de hasard (qu’ils soient pratiqués dans un établissement physique ou en ligne) ont été définitivement interdits par le gouvernement en 2007.
La seule exception à cette nouvelle loi est la société publique de paris sportifs IDDAA. C’est en effet la seule organisation qui peut légalement permettre aux citoyens turcs de parier de l’argent sur le résultat de rencontres sportives, en Turquie principalement, mais également à l’étranger. Ce qui n’empêche pas, là aussi, les paris sportifs illégaux.
Le gouvernement turc gère également une loterie étatique qui rapporte environ 1,5 milliard de dollars par an. Ces deux points de mesure ont attisé les critiques, qui notent qu’une des principales motivations derrière l’interdiction continue des jeux d’argent pourrait être le désir du gouvernement de privatiser la loterie – et d’en tirer de solides revenus.
Le pays a également pris la décision controversée de punir les joueurs enfreignant les lois, plutôt que la pratique que l’on observe habituellement dans d’autres pays qui restreignent les paris en ligne et qui consiste à imposer des sanctions aux entreprises qui offrent ces services.
Depuis 2013, l’Agence turque de régulation et de surveillance bancaire a également vu son rôle élargi pour inclure la surveillance des opérateurs bancaires qui traitent les paiements des joueurs inscrits aux casinos en ligne. L’amende encourue par les joueurs peut atteindre jusqu’à 160000 £ s’ils sont surpris sur des sites étrangers, mais les agents considérés comme complices (c’est à dire les opérateurs de jeu et bancaires) peuvent également bientôt encourir des peines de prison. Ainsi, en 2008, deux employés de Sportingbet ont été emprisonnés pendant leurs vacances en Turquie en réponse au contournement par l’entreprise de ses mesures anti-jeu.
Malgré l’interdiction formelle des jeux d’argent en Turquie, et les rares activités considérées comme légales, les citoyens continuent de s’intéresser aux paris et le marché des jeux clandestins prospère, comme c’est souvent le cas dans certains pays du Maghreb où le statut des jeux est régi par la religion.
Outre les loteries publiques et les paris sportifs, l’essor de l’IDDAA a également encouragé une forte demande pour les paris sur le football et le basket-ball, ainsi que pour le tennis et le volley-ball. Les courses de chevaux ont également réussi à échapper à l’interdiction concernant les paris en ligne, en dépit de la cruauté de cette pratique. D’ailleurs, ce créneau représente un énorme marché local, puisqu’en Turquie, des milliers de chevaux sont élevés chaque année spécifiquement pour la course, avant d’être abattus lorsqu’ils arrivent au bout de leurs forces.
Cependant, les jeux d’argent sont surtout populaires sur Internet, de nombreux opérateurs internationaux permettant toujours aux joueurs turcs de s’inscrire sur leur plateforme, et ainsi de pouvoir profiter de leur plus large sélection de jeux de table ou de machines à sous.
Malgré le statut légal des jeux d’argent en Turquie, les amendes infligées aux joueurs et aux opérateurs sont encore relativement rares. Les sanctions contre les banques nationales ont été considérées par le gouvernement comme les mesures les plus efficaces, bien que cela n’empêche pas les portails de paiement en ligne tels que Paypal et Ukash de permettre aux joueurs d’alimenter leur compte.
En parallèle, l’intérêt de la Turquie concernant son adhésion à l’UE pourrait encourager un changement d’attitude concernant les jeux d’argent. Jusqu’à ce que la situation change, les joueurs turcs peuvent toujours s’inscrire sur un grand nombre de casinos virtuels.
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